Joseph, très pragmatique, quitte l’école très tôt. Quant à Etienne, l’intellectuel, élève en architecture, il ne quittera Paris que pour reprendre la direction de la papeterie familiale à ANNONAY. Suite aux échanges et réflexions entre passionnés, ils fabriquent de l’hydrogène et l’emprisonnent dans des sacs en papier ... hélas trop perméable.

Joseph observe que « la fumée s’élève dans la cheminée, pourquoi n’emmagasinerait-on pas cette fumée de manière à en composer une force disponible ? »

C’est ainsi que naît une « chambre cubique » en taffetas léger qui s’élève au plafond. Les deux frères décident d’en construire une plus grosse et le 14 décembre 1782, le premier aérostat de 18 m³ s’élève dans le jardin de la papeterie de VIDALON. Un compte-rendu de cette expérience est adressé rapidement à l’Académie des Sciences, dans le but de faire valider leur invention.

Le 4 juin 1783, pour officialiser l’invention, les deux frères préparent un envol publique en présence des Etats du Vivarais et un procès verbal est établi. Ce jour-là, le ballon est constitué de fuseaux en papier contrecollés. Un petit réchaud fixé sous la bouche de l’enveloppe, rempli de paille et de sarments embrasés permet à la machine volante de s’élever pour un vol de 9 minutes et 30 secondes sur une distance de 2,5 kilomètres.

Le 19 septembre 1783, à Versailles, devant le roi et sa cour s’envole le deuxième ballon qui emmène les trois premiers passagers de l’espace, un coq, un canard et un mouton.